XVIIIe / 1771 / Vivario – Redoute de Pasciola 

 

Vivario – Redoute de Pasciola (fév. 2023). Photo © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : 797 m.

42.181263, 9.161753 ou 42°10'52.6"N 9°09'42.3"E

Adresse : Redoute de Pasciola, 20219 Vivario. Inscrite/Classée Monument Historique : Oui.

 

Le site

Située à environ 600 mètres à pied du Belvédère de Pasciola sur la T20 où il est possible de stationner (stationnement : 42°10'30.1"N 9°09'49.4"E ou 42.175025, 9.163726). Deux aires de repos y sont aménagées. « Aménagées » est un grand mot… Les aires ne sont pas adaptées à des voitures et motos routières. Des creux et des caillasses parsèment le sol et seuls les 4x4 et motos trail pourrons y stationner sans problème. Les autres véhicules pourront tout de même aisément se garer sur les bandes de débordement asphaltées.

Le court chemin menant des aires de repos au fortin est pierreux, mieux vaut s’équiper de chaussures adéquates. À l’arrivée, vous ne serez pas déçus ! Panorama sur 360 degrés et environnement exceptionnels. Vous dominerez les gorges du Vecchio.

 

Un peu d’histoire

Le fort de Vivario ou redoute de Pasciola est ruiné. Il date de 1771 et a été construit en moellons sur trois étages au-dessus d’une arrête rocheuse lors de l’occupation française.

Ce fort et celui de Vizzavona formaient un duo défensif important. Il était protégé par un rempart et un fossé. Une citerne souterraine d’environ 90 mètres-cubes permettait de subvenir aux besoins de la garnison de 50 à 80 hommes qui y stationnaient.

Cette redoute devint une prison de sinistre réputation durant le premier Empire où étaient incarcérés et torturés des Corses rebelles, des bandits ou des royalistes. Le Général Morand, nommé par Napoléon 1er comme administrateur de Haute Police en Corse de 1803 à 1811, avait sous sa coupe brutale ce fortin. Puis il fut rapidement abandonné par la suite.

Photo Scata2b (nov. 2018), licence libre Creative Commons.

Entre douze et quinze tours intérieures du même genre devaient être érigées dans les terres pour sécuriser la circulation des biens et des personnes. En effet, malgré la victoire des Français sur les Corses en 1769, des groupes nationalistes continuaient de harceler mortellement les troupes françaises. Seules deux tours furent construites, celle-ci et celle du col de Vizzavona à quelques kilomètres d’ici. Également Monument Historique, elle figure dans cet Atlas en infra sous « XVIIIe / 1769 / Vivario – Fort de Vizzavona ».

Il fallait que ces tours répondent à cinq conditions, alors précisées en ces termes à l’époque :

« 1 – Les tours doivent être placés sur des lieux éminents, en sorte qu’elles puissent voir et être vues de loin et surtout des postes collatéraux et dépendant.

2 – Il convient que les tours soient établies le plus à portée que faire ce pourra des passages nécessaires et inévitables.

3 – Il faut que les tours puissent menacer le plus d’habitations qu’il est possible.

4 – Il faut que les tours soient tellement disposées et situées qu’on puisse les défendre avec le tiers ou le quart du détachement qu’elles contiennent pour pouvoir en porter la plus grande partie où besoin serait, soit pour escorte, soit pour secours.

5 – Il faut que les tours puissent contenir toutes les munitions de guerre et de bouche dont le détachement et les postes en dépendant peuvent avoir besoin, sans jeter dans des dépenses trop considérables ».

Le fortin est une propriété privée. Des fouilles archéologiques ont été effectuées en 2020 pour en découvrir davantage sur son histoire. Il a ainsi pu être établi que l’édifice possédait quatre bastions rejetés aux angles et qu’un pont-levis en garantissait l’entrée. L’un des bastions servait de four et un autre d’entrepôt. Mais beaucoup de matériel historique manque pour en savoir plus sans d’autres recherches.