VIe / Ajaccio – Baptistère paléochrétien de Saint-Jean
Baptistère paléochrétien de Saint-Jean en travaux (août 2023). Photo © François Fiette.
Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 8 m.
41.929278, 8.737444 ou 41°55'45.4"N 8°44'14.8"E
Adresse : 20bis, Boulevard Dominique Paoli, 20090 Ajaccio. Inscrit/Classé Monument Historique : Oui (2013).
Le site
Site entièrement remanié et en travaux en 2023. Il sera visitable en 2024.
Les vestiges sont désormais protégés par un vitrage parfaitement transparent constituant un « Antiquarium » (inspiré de celui de Séville). L’entreprise qui l’a réalisé a également fabriqué les triangles de verre de la pyramide du Louvre et le plancher du premier étage de la Tour Eiffel. Une petite place en gradins entoure l’ensemble qui sera accessible jour et nuit. Voir, si besoin, « Le stationnement à Ajaccio ».
Un peu d’histoire
La construction d’un parking au centre d’Ajaccio a permis en 2005 aux archéologues la découverte de lieux de culte, en particulier d’un baptistère du Vème ou VIème siècle. Ces fouilles ont été réalisées dans le secteur antique de la ville et ont concerné principalement un regroupement d’édifices nommé « Saint-Jean » et « Saint-Euphrase ». Les reliques de ce dernier auraient traversé la Méditerranée au Vème siècle, emmenées par le clergé d’Afrique fuyant les persécutions Vandales.
Le baptistère, qui faisait partie de la première cathédrale d’Ajaccio, est composé d’un grand réceptacle en forme de croix de 2,70 x 1,40 mètres et d’une profondeur de 1,34 mètre sur le modèle des baptistères d’Afrique du Nord et de Dalmatie. Son état de conservation est exceptionnel. Il est associé à une petite cuve ayant par la suite directement remplacé, pense-t-on, le baptistère originel car plus adaptée à l’évolution du rite. L’édifice en lui-même possédait une abside de 4,60 x 3,50 mètres.
La localisation précise de l’ancienne cathédrale, plus vieux lieux de culte chrétien de la ville, reste encore un mystère.
Un cimetière médiéval aux plus de quatre-vingts sépultures différentes a remplacé le baptistère, ou s’est organisé peu à peu autour, jusqu’au XVIe siècle. Les squelettes d’hommes et de femmes âgés de 16 à 40 ans sont bien conservés.
Les fouilles menées dans ce quartier ont permis la découverte de très nombreux fragments de céramique prouvant que le site était intégré à la toile commerciale méditerranéenne des VIème, VIIème et VIIIème siècles et que le travail des métaux y était présent.
Grâce à l’archéologie préventive mise en œuvre par les équipes de l’INRAP sur une surface de 1000 m², rue du Docteur Pellegrino, la connaissance de la période s’intercalant entre l’Antiquité et le Moyen Âge a été amplement complétée. Le siège épiscopal était implanté ici comme en atteste une lettre datée de l’an 601 du pape Grégoire 1er dit Grégoire le Grand (540 – 604).
Une telle découverte archéologique est rare et revêt une portée nationale. Il est à noter que dès 1938 des bâtiments industriels ont remplacé ces vestiges.
Le site n’était toujours pas accessible en 2024. Le problème ? Il remonte à l’année 1938 car un sarcophage datant du IIIe siècle fut découvert lors des travaux. L’ouverture au public de l’Antiquarium ne peut se faire sans cette pièce rarissime possédant une iconographie chrétienne romaine rappelant celle du « Bon Pasteur ». Pour le moment elle reste visible scellée au dallage du hall d’honneur de la préfecture, Palais Lantivy, et ce depuis 1961. Un accord entre la ville et la préfecture doit intervenir permettant son extraction (supervisée par deux restauratrices) et sa nouvelle implantation. Non sans mal, car le sarcophage est lui-même scellé avec du béton sur son socle !
Le Palais Lantivy est cité à la page « XIXe / 1826 / Ajaccio – Palais Lantivy ».