2B - Nonza

 

Nonza était dans l’Antiquité un camp romain nommé Castrum Nuntiae. Puis les Génois s’y établirent bien plus tard afin de profiter de sa position stratégique, juchée sur un promontoire rocheux imposant.

Le fief de Nonza appartenait au Moyen Âge à la famille des puissants seigneurs Avogari de Gentille. Leur château de la Sassa détruit par les Génois au XVème siècle, proche de la tour paoline, va être réhabilité et transformé en un lieu culturel et patrimonial dominant hautement la mer. Un défi architectural bravant le vide à 160 mètres d’altitude, budgétisé pour 2024-2025.

A la fin du XIXe siècle, plus de cinq cents habitants résidaient à Nonza. De nos jours, environ quatre-vingts.

Vue de la tour, la plage de roches grises et son environnement immédiat sont splendides. Pour être honnête, il faut que je vous précise que cette plage, bien que belle et très agréable d’usage, n’est pas totalement « naturelle ». En effet, ce sont des galets de schistes verts et noirs et également de chloritite. Ils proviennent en partie des rejets de l’usine d’amiante de Canari (citée dans ce guide), fermée en 1965. Dans les années 1960, jusqu’à 180.000 tonnes de roches impropres à l’exploitation de l’amiante étaient rejetées par an dans la mer. La côte en a ainsi été modifiée sur plus de trois cents mètres. N’ayez crainte, vous ne risquez rien !

Les greniers en ruine que vous voyez à l’arrière de la plage étaient antérieurement utilisés pour stocker les céréales provenant des zones de culture des Agriates.

Le rivage doit donc sa teinte grise si particulière à l’action de l’homme ainsi qu’à celle de la nature. Ça ne retire rien à sa beauté et à sa sérénité. Les dessins et inscriptions que l’on peut y voir sont dus à des anonymes plus ou moins inspirés. Seule une œuvre réellement artistique perdure, représentant Sainte-Julie, réalisée par une artiste corse. Un petit panneau planté sur la plage demande qu’elle ne soit pas endommagée.

A la fin des années 1980 le ministre de la Culture Jack Lang vint en personne sur cette plage lors d’un coûteux vol en hélicoptère qui fit alors brièvement polémique. Ce, afin d’inaugurer une éphémère installation artistique, « Les Arts/Lézards au Soleil », qui ne dura que le temps d’un été. Les artistes y travaillaient la nuit, éclairés par de puissants spots lumineux alimentés par de gros groupes électrogènes. Ça ne laissa rien d’impérissable… 

Plus sombre est l’histoire rapportée, et certainement travestie, des ruines du couvent « maudit » de Nonza. Elles se situent en contrebas de la route près des flots, à proximité du village. Il est dit que les moines de ce couvent allumaient une puissante lanterne les nuits de tempête. Les bateaux se dirigeaient alors vers elle et se fracassaient sur les roches acérées. Les moines ramassaient ensuite les valeurs des malheureux échoués et décédés et accumulaient ainsi des richesses qui ont fait que ce couvent était connu comme l’un des plus riches de Corse. Souhaitons sincèrement que tout ceci ne soit qu’affabulations !

Pour la période de l’Assomption, Nonza est illuminé en totalité et mérite le déplacement de nuit.

 

Le stationnement à Nonza

 

En période estivale, le stationnement des véhicules peut être difficile. Un parking public, peu visible en arrivant, est aménagé en contrebas de la D80 face à la Poste. Les motos peuvent être garées directement sur la D80, face à l’église Sainte-Julie-de-Nonza.

Le trafic routier est facilité en été par des personnes chargées de le fluidifier. Elles ont souvent fort à faire ! Ne redoutez pas ces problèmes de circulation qui n’interviennent que sporadiquement. Une fois garé, Nonza sera pour vous un pur délice.