Napoléon III, Empereur

 

Adhésion massive des Corses à la nouvelle France impériale. « Empereur social », il se heurte au libéralisme de son entourage, ainsi qu’à Victor Hugo et Emile Zola, mais parvient à moderniser la France en plus de vingt ans de gouvernance. La Corse tout autant, principalement en ses infrastructures et son économie.

 

1851 / 02 décembre / Coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte

Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Bonaparte, concentre tous les pouvoirs. Le 09 janvier 1852, soixante-dix députés sont bannis dont Victor Hugo. Le 21 novembre 1852, vote-plébiscite populaire positif concernant le rétablissement de l’Empire. En Corse, seulement quelques centaines de « non » pour près de cinquante mille « oui » ! Début du Second Empire (1852-1870). Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III et la République un Empire. Il s’entoure de nombreux Corses qu’il nomme ministres.

 

1855 / 15 février / Naufrage de « La Sémillante »

Dans le dangereux passage entre la Corse et la Sardaigne, à proximité de Bonifacio. Aucun survivant. 301 marins d’équipage et 392 soldats des troupes françaises en Crimée périssent.

 

1860-1870 / Napoléon III Empereur des Français

Période emprunte d’une certaine stabilité en Corse. Garibaldi cherche à unifier l’Italie. Avec quelques Italiens et Corses, il espère que l’île redevienne italienne, en vain, vu le faible écho auprès de la population.

 

1860 / 23 février / Naufrage de la « Louise » devant le port de Bastia

Le steamer de la compagnie « Valery » essuie un grain face à l’entrée difficile du Vieux-Port de Bastia par gros temps. Le bateau coule à quelques dizaines de mètres du môle. Le drame fait cinquante victimes. La construction d’un nouveau port est urgente mais étonnamment contestée par une partie du Conseil Municipal lui préférant un aménagement du Vieux-Port.

 

1860 / Début du tourisme international en Corse et timide tentative d’industrialisation

L’hôtellerie corse prend son essor. Les touristes étrangers aisés, surtout anglais, commencent à sillonner l’Île de Beauté en se basant principalement au sud. Ils permettent ainsi à l’hôtellerie de luxe de devenir rapidement une composante importante de l’économie locale. Élitisme et mondanités vont alors de pair (le tourisme de masse débutera dès les premiers congés-payés en 1936).

On compte environ mille kilomètres de routes principales sillonnant l’île, et une soixantaine de relais de poste.

Des industries agro-alimentaires sont implantées à Bastia (pâtes), Corte (minoteries) ainsi que des tanneries et deux usines de tabac (Ajaccio puis Bastia). Des mines de fer, de plomb et d’argent sont exploitées à travers l’île, mais leurs rendements sont trop faibles et pas assez rentables. On ne peut pas à proprement parler d’expansion économique. Elle est de toutes façons bridées par les taxes d’exportation vers le continent (jusqu’en 1911) car les produits corses sont considérés comme provenant de « l’étranger » ! La malaria empêche la mise en valeur des plaines côtières agricoles pourtant prometteuses mais semblant éternellement insalubres. Pourtant, c’est là l’une des priorités du ministre bonapartiste des finances dès 1851, François-Xavier de Casabianca. Il plaide pour l’assainissement de 300 000 hectares de terres non cultivées en plaine orientale dans un rapport qu’il a soumis antérieurement à l’Assemblée Constituante écrivant alors que « la seule chose que je vous demande pour la Corse, c’est que l’on puisse vivre dans ses plaines ». Il s’attèle également au développement des ports d’Ajaccio et de Bastia.