Bonifacio - Maison dite de Charles-Quint (juin 2023). Photo © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 53 m. 

41.387387, 9.159785 ou 41°23'14.6"N 9°09'35.2"E

Adresse : 4, rue des Deux-Empereurs, 20169 Bonifacio. Inscrite/Classée Monument Historique : Oui, la porte du 16^ème siècle.

 

Le site

Il est situé près de la porte de Gênes, dans la rue des Deux-Empereurs. Intéressant, uniquement si vous passez devant. Ne mérite peut-être pas que vous vous déplaciez spécialement. Une plaque de marbre en façade conte le fait historique. Voir en supra, si besoin, « Le stationnement à Bonifacio ».

L’immeuble de la même rue, en face au numéro sept, a hébergé Napoléon Bonaparte du 22 janvier au 3 mars 1793 alors qu’il préparait un débarquement en Sardaigne (opération qui a échouée).

 

Un peu d’histoire

La porte de cet immeuble est du début du XVIe siècle.

Un artisan génois a exécuté la sculpture du chambranle. Les montants sont agrémentés d’une torsade et le linteau supporte la sculpture en lettres majuscules gothiques aux armes de l’empereur Charles Quint. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1935.

Mais que fait Charles Quint à Bonifacio, représentant majeur de la Chrétienté après le pape à cette époque ? Les travaux de l’historien Michel Vergé-Franceschi nous éclairent à ce sujet.

L’empereur demeure en cette maison du 3 au 6 octobre 1541 lors d’une expédition à Alger contre les Barbaresques, accueilli par un notable du nom de Filippo Cattacciolo, patricien génois.

 

Les vaisseaux de Charles Quint mouillent dans une anse près de Bonifacio, lors de leur navigation vers les côtes Nord-Africaines, pour effectuer un ravitaillement en poudre et en vivres (pour d’autres historiens, cette halte est peut-être consécutive à une tempête en Méditerranée). Ils combattent aux côtés de ceux de l’amiral Doria, génois, accompagnés de bâtiments espagnols. Charles Quint et les Génois s’opposent alors aux armées du roi François 1^er alliées à celles des Turcs. L’alliance franco-turque visait à contrer l’hégémonie grandissante de l’empereur.

 

Toujours est-il que le 23 octobre 1541, Charles Quint débarque à Alger. Mais une violente tempête (avérée celle-là) démâte ses bateaux la nuit suivante, anéantissant son armada. Armes et munitions coulent avec les navires. Les troupes algéroises massacrent les naufragés. Les Hospitaliers de Malte en arrivent à se sacrifier pour garantir la survie de l’arrière-garde ! Le désastre prend fin le 8 novembre avec le départ de ce qui reste de la flotte impériale.