Oletta – Ancien couvent Saint-François (avril 2021). Photo © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 110 m.

42.637329, 9.347597 ou 42°38'14.4"N 9°20'51.4"E

Adresse : Couvent, 20232 Oletta. Inscrit/Classé Monument Historique : Oui (la chapelle en 1974).

 

Le site

Il est proche de la D82. Le site est agréable et entouré de verdure. Une partie de l’ancien couvent est aménagé en maison d’hôtes. Aucun problème pour stationner devant l’édifice sur une vaste esplanade. Pour vous rafraichir, le lac de Padule se trouve à quelques kilomètres seulement.

 

Un peu d’histoire

Le couvent Saint-François (Conventu San Francescu) est un ancien édifice franciscain. L’actuel date du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle. Sa chapelle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1974. La construction originelle remonte au XIIe siècle.

D'importantes consultes se tinrent au couvent d'Oletta en 1745, 1748, 1750 et 1753.

Vingt-cinq cellules sont répertoriées au sien du couvent. Les frères qui y officiaient sont toujours restés en petit nombre. L’enseignement y était dispensé. Les chroniques précisent que les offices étaient menés dans l’église avec deux pistolets chargés, disposés sur l’autel, afin de « calmer » les fidèles ! Les frères battaient la campagne à cheval afin de rallier à la cause de Pascal Paoli le plus de monde possible. Ce dernier y installa une imprimerie.

En 1769 les Français, vainqueurs, établirent leur Quartier-Général dans le couvent. Un complot contre eux échoua à la suite d’une dénonciation, la « Conspiration d’Oletta ». Il avait pour objectif de faciliter l’entrée de troupes corses dans la ville. La répression fut terrible : Le 25 septembre 1769, cinq jeunes hommes furent arrêtés, torturés, pendus, et privés de sépultures. Don Petru Leccia, 23 ans, en faisait partie. Il connut le supplice de la roue et son corps resta ainsi en place publique. Sa fiancé, Maria Gentile, fit en sorte qu’il reposa dans la chapelle du couvent, malgré l’interdiction des Français et le risque mortel que cette action représentait pour elle. Reconnaissant son courage, le comte de Vaux lui offrit sa clémence.

Dans les années 1990, Sœur Stella, une bénédictine vit seule dans le couvent sans électricité, éclairée à la bougie. Puis la bâtisse est squattée et l’église pillée.

En 2001 Candida Romero, artiste franco-portoricaine, en fait l’acquisition et s’emploie à sauvegarder les lieux avec l’aide d’une association. Mais les travaux nécessaires sont titanesques. Neuf chambres d’hôtes sont aménagées dans les anciennes cellules des franciscains. Le jardin, réorganisé, est agrémenté d’une grande piscine à l’usages des hôtes.

Plaque du couvent rappelant l'exécution de nationalistes corses en 1769 et le buste de Maria Gentile, près de l’église Saint-André d’Oletta.

Photos © François Fiette.