XVIIe / 1619 / Ajaccio – Chapelle des Grecs

 

Chapelle des Grecs, Ajaccio (juin 2023). Photo © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 8 m.

41.909061, 8.719051 ou 41°54'32.6"N 8°43'08.6"E

Adresse : 33, Cours Lucien Bonaparte, 20000 Ajaccio. Inscrite/Classée Monument Historique : Oui.

 

Le site

Le site est assez éloigné à pied du centre-ville mais est très proche en voiture ou à moto. La chapelle longe la mer. Le stationnement s’effectue sans problème à proximité sur la D111, côté chapelle des Grecs. Vous n’êtes qu’à quelques kilomètres seulement des Îles Sanguinaires.

 

Un peu d’histoire

En 1629, Paolo Emilio Pozzo di Borgo fait édifier un mausolé sur ce site. Il est alors colonel d'un régiment corse du Saint-Siège. Il y repose, une plaque de marbre en témoigne sur le parvis. La "Chapelle des grecs" y est ensuite édifiée. Elle se situe au début de la route des Sanguinaires.

La "Chapelle des Grecs" prend ce nom après l’éviction par les bergers corses de Vico, en 1731, d’une colonie grecque de six cents âmes qui avait trouvé refuge en Corse, persécutée par les Ottomans au XVIIe siècle. Elle laissa donc les terres qu’elle exploitait aux Corses, eux-mêmes antérieurement spoliés en 1676 par les Génois ayant distribué les terrains aux Grecs sans trop se préoccuper des droits de propriété des Corses. La richesse des Grecs et leur allégeance à Gênes, à qui ils devaient d’avoir été sauvés d’une mort certaine assénée par les Turcs, attisèrent les rancœurs à la faveur des guerres d’indépendance de la Corse.

La colonie retourna ensuite à Cargèse, ressentiments et peurs apaisés, sous la protection des armées du roi de France, Louis XV, et du comte de Marbeuf. 

Napoléon Bonaparte et son frère Joseph venaient se promener aux abords de la chapelle avant de poursuivre en bord de mer. Cette anecdote est rappelée par une plaque apposée sur un des murs de la modeste chapelle, texte ainsi extrait des « Mémoires du Roi Joseph » :

« Nos promenades journalières avec Napoléon se prolongeaient sur le rivage de la mer, bien au-delà de la chapelle des Grecs en côtoyant un golfe aussi beau que celui de Naples, dans un pays embaumé par les exhalaisons des myrtes et des orangers. Nous ne rentrions quelquefois qu’à la nuit close ».

En 1775, elle revient au rite catholique. Des ex-voto de pêcheurs de corail y sont exposés. Plus aucun rite orthodoxe n’y est pratiqué de nos jours.

Le général des armées de Napoléon Bonaparte, Pascal-Antoine Fiorella, y est inhumé en 1818 après que les sœurs du militaire aient fait restaurer la chapelle alors délabrée. Elle appartient à la commune et est Monument Historique.