XVIIe / Île-Rousse – Tour du Scalu

 

Île-Rousse – Tour du Scalu (2020). Photos © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 5 m.

42.636456, 8.938220 ou 42°38'11.2"N 8°56'17.6"E

Adresse :30, rue Notre-Dame, 20220 Île-Rousse. Monument Historique : Non.

 

Le site

Aucune difficulté pour atteindre la Tour du Scalu (débarquement, arrivée en langue corse) qui se situe dans la vieille ville, côté port. À moto, possibilité de se garer au pied de celle-ci sur des emplacements gratuits dédiés. Les voitures pourront se diriger vers le parking de la gare à quelques centaines de mètres ou vers le parking situé Boulevard Jean Lançon, encore plus proche mais payant (très abordable).

Si aucune place n’est libre en été, se rabattre sur le parking payant en cœur de ville du Boulevard Charles-Marie Savelli ou sur le grand parking également payant de la Route de Monticello.

Une autre solution, gratuite, est de stationner au pied de la tour de la Pietra sur un stationnement situé face au port de commerce au bout de la digue menant à la presqu’ile de la Pietra. Il vous faudra alors marcher un peu pour revenir (15 mn), mais à plat. Balade très agréable bordée par les flots. Dépêchez-vous d’en profiter, il est question de restreindre l’étendue ce parking au grand dam des hôteliers du port.

Plage, places, marché couvert ou non, port, bars, restaurants et hôtels se trouvent dans l’immédiat environnement de la tour. Les trottoirs sont aménagés et roulants.

 

Un peu d’histoire

La tour en elle-même peut sembler assez banale, hormis le fait qu’elle se situe en ville, ce qui n’était pas le cas à ses débuts. Elle a été restaurée en 2012. Un peu d’histoire vous la fera regarder d’un autre œil…

Au XVIIe siècle, Gênes tient les rênes de la Corse. La tour du Scalu est érigée par les Fabiani, une riche famille de notables. C’est donc une tour « privée » qui n’a pas un rôle militaire originellement mais celui d’entrepôt des récoltes et des marchandises de cette famille.

Elle sert ensuite à emmagasiner et protéger le sel arrivant de Provence, produit irremplaçable et de grande valeur à l’époque, sujet à une taxe établie en 1246, la Gabelle, qui ne fut supprimée définitivement qu’en 1946 ! Le trafic de sel était passible d’une forte amende, du fouet, du marquage au fer rouge ou même des galères.

Le 5 avril 1731, les Corses se révoltent contre Gênes. Pascal Paoli donne alors à cette tour une destinée militaire défensive.

Le 25 mai 1769 le Colonel français Antoine Joseph d'Eslacs du Bouquet, Marquis d'Arcambal, prend possession de la ville.

La veille, un bateau anglais partant d’Île-Rousse à embarqué les responsables nationalistes corses de Balagne, en fuite, soit environ 180 hommes transportés en lieu sûr à Oneglia en Italie. La tour devient la poudrière du détachement militaire local français.

Ensuite, ça se gâte...

Le 2 août 1778, la foudre frappe la tour. Il est rare qu’elle cible spécifiquement une poudrière ! Le résultat est à la hauteur de l’important dépôt de poudre entreposé. Le souffle de l’explosion gigantesque rase une partie du quartier, tuant cinq hommes et une femme et fait de nombreux blessés.

La tour est reconstruite un peu moins haute et sert à nouveau... de poudrière. Une telle dangereuse insistance laisse pantois !

En 1900, la municipalité rachète la tour et d’autres bâtiments militaires. Elle devient prison en 1943 où sont détenus des collaborateurs, ou supposés tels, ayant aidé les Allemands et les Italiens.

Restaurée en 2012, elle sert un temps de salle d’exposition à des vestiges sous-marins. Pas si banale cette tour, n’est-ce pas ?