2A – Bastelica, Tolla et son lac

 

Bastelica

La station de ski de Val d’Ese dépend de Bastelica et est fréquentée chaque année par des milliers de skieurs. Elle est distante de 15 kilomètres. C’est aussi la patrie de Sampiero Corso (né à Bastelica en 1498), personnage historique du XVIe siècle aussi connu en Corse que Pascal Paoli ou Napoléon Bonaparte. On ne se contente pas d’aller à Bastelica, on y monte ! En effet, le village est perché à 800 mètres d’altitude sur les pentes du Monte Renoso. C’est un centre d’excursion, principalement vers les monts locaux.

L’agropastoralisme a rythmé la vie du canton durant des décennies, ainsi que le commerce de la glace. Dans les années 1940, quatre mille habitants composaient la population du village. En 1950, il y avait encore une douzaine de moulins.

Le XIXe siècle vit deux « mages » s’établir à Bastelica. Le mage Matteo Magnifico qui dit-on s’opposa au Diable et réussi à le battre et l’abbé Fattacioli qui fit parait-il de nombreuses prédictions y compris celle de la 1^ère Guerre Mondiale…

La commune d’origine médiévale s’est dotée d’un sentier patrimonial facile d’environ trois kilomètres en boucle, atout touristique supplémentaire. Des panneaux explicatifs sont installés tout le long, reprenant l’histoire et les légendes qui sont attachées au plus haut village du Prunelli. Lavoirs, fours et fontaines ont été réhabilités.

Bars, hôtels et restaurants restent ouverts toute l’année du fait du dynamisme économique du village et de son environnement exceptionnel.

 

Tolla

C’est une petite commune de Corse du Sud, d’environ cent habitants, située à 715 mètres d’altitude et à 35 minutes d’Ajaccio. Entourée de montagnes, elle vit du tourisme et des retombées économiques importantes du lac et du barrage hydroélectrique d’EDF édifié sur son territoire.  Cet ouvrage impressionnant a formidablement relancé l’activité commerciale, comme celle de la restauration ou de la vente de produits locaux. L’économie de subsistance s’est muée en économie du tourisme. Contrairement à beaucoup de villages de l’intérieur, Tolla a vu en trente ans doubler sa population pour atteindre cinq cents personnes en saison. Il y a eu un avant et un après la construction du barrage, de même que lors de la réalisation des routes de désenclavement au XIXe siècle.

Les environs sont occupés depuis la préhistoire, mais il a fallu attendre l’an 1489 pour que Tolla soit répertorié par l’administration génoise comme « village regroupé autour de son église et payant l’impôt de la Taglia ». Impôt régit par des gouverneurs génois inconstants et arbitraires, qui touchait toutes les familles sauf les nobles et les pères de plus de douze enfants.

Les ruelles de Tolla (Todda en langue corse) sont bordées par des habitations qui remontent pour certaines au XIVe et XVe siècles. Vergers et châtaigneraies entourent le bourg. Dans les années 1920, des Russes se sont entichés des lieux et y ont laissé quelques curiosités architecturales à découvrir.

La D27 et la D3 sont deux routes desservant Bastelica et Tolla. Leur revêtement laisse parfois à désirer (euphémisme), mais les panoramas qu’elles distillent au gré de leurs virages sont magnifiques. Accordez-vous ce plaisir, en oubliant la séance de « body attack » que vont vivre vos amortisseurs !

 

Lac de Tolla