2B – Aléria

 

L'archéologie n'a pas encore déterminé la période exacte durant laquelle les Phocéens ont fondé une colonie à Alalia, futur Aléria. Il est communément admis qu'il s'agit d'une période entourant l'année 565 avant Jésus-Christ.

Les Étrusques en firent la capitale de l'île entre 500 et 259 avant Jésus-Christ. Elle le resta jusqu’à la fin de l'Antiquité. Phocéens, Étrusques, Grecs et Carthaginois l’occupèrent également.

Les Phocéens en furent chassés lors de la bataille navale « d’Alialia » en 535 avant Jésus-Christ, lorsque les Grecs et les Carthaginois s’allièrent contre eux. Ils perdirent une soixantaine de leurs bateaux et fuirent vers l'Italie et Marseille.

Rome commença alors à s'intéresser à cette cité qui semblait avoir quelques intérêts commerciaux et qui était stratégiquement bien placée en Méditerranée. Les Romains s'en emparèrent en 259 avant notre ère et elle devint Aléria, toujours capitale de la Corse. Une garnison de légionnaires s'y installa ainsi qu’une base navale. Un procurateur dépendant directement de l'empereur Auguste y résida dans un palais. C'était la région la plus fertile de l'île à l'époque. L'étang de Diane fut mis à contribution lors des escales des navires de guerre venant de Rome.

Aléria, panorama visible du Fort Matra (janv. 2023). Photo © François Fiette.

 

Aléria se romanisa ensuite totalement durant sept siècles ! Un forum, des villas, des boutiques, des thermes et un temple y furent édifiés. Des égouts modernes sillonnèrent la ville. D’ici on exportait vers Rome de l’huile, du minerai et du vin ainsi que beaucoup d’autres biens. Certaines personnalités telles que Sénèque y furent exilées et étroitement surveillées.

Les Corses étaient reconnus comme de bons fantassins et d’excellents cavaliers durant l’ère romaine.

Le IVe siècle vit s’étendre le christianisme à partir d’Aléria. Une première cathédrale corse y fut édifiée. Le site fut par la suite abandonné car la malaria et le paludisme, véhiculés par les moustiques des marécages environnants, y firent des ravages. Ce n’est qu’en 1944 que les Américains parvinrent à éradiquer ces insectes de la plaine orientale grâce au DDT. Malaria et paludisme disparurent alors.

La région est de nos jours totalement assainie et très bien irriguée. De pauvre et malade, elle est devenue riche et fertile.