Antiquité / Aléria – Site archéologique antique

 

Aléria – Site archéologique antique (janv. 2023). Photo © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 50 m. 

42.103174, 9.509760 ou 42°06'11.4"N 9°30'35.1"E

Adresse : Le Fort, 20270 Aléria. Inscrit/Classé Monument Historique : Oui.

 

Le site

Grand parking (obligatoire) est aménagé au pied du hameau du fort et du site archéologique. Il est en partie ombragé.

Les archéologues ne cessent de ressusciter la cité antique d’Aléria, et ce, depuis 1950. Elle fut la première métropole de l’Île avec, à son apogée, plus de quatre-vingt mille habitants (aujourd’hui deux mille environ) ! Se promener sur ce site historique est de plus en plus confortable et intéressant car il est sans cesse entretenu et réaménagé pour le plus grand plaisir des visiteurs. Peu « spectaculaire » à ses débuts et plutôt réservé aux initiés, il a su évoluer afin de toucher un plus large public. Cyprès et pins y ont été plantés afin qu’ils étendent leurs ombres sur les voies de promenades.

Des visites guidées d’environ 45 minutes sont proposées aux familles ou en individuel avec des activités dédiées et adaptées (réservations au : 04.95.46.10.92 ou au 06.83.36.10.44, en 2023).

Le site antique s’élève sur un plateau d’une altitude de cinquantaine de mètres, dominant la rive droite du Tavignano (beau panorama). Il est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco.

Des aménagements de stabilisation et d’embellissements sont budgétisés par la Collectivité de Corse, propriétaire des lieux, afin de générer plus de flux touristique et de confort lors des visites.

 

Un peu d’histoire

Le site antique est situé dans un hameau en marge d’Aléria. Occupé du VIème siècle avant J.-C. au Vème siècle après J.-C., il a vu s’y établir Phocéens, Étrusques (seule cité étrusque connue de l’île), Carthaginois, Romains et Génois. Les fouilles archéologiques menés par Jean et Laurence Jehasse de 1960 à 1995 ont permis de révéler le Forum, les bases des monuments de la ville et d’autres éléments architecturaux. L’Aléria romaine, véritable complexe antique fondé au IIème siècle avant J.-C., possède l’originalité d’offrir la vision d’une ville de cette époque avec ses portes, ruelles et édifices. Son urbanisme a été remanié plusieurs fois à la faveur de changements de régimes politiques (Pompée, César, Auguste et ses fils…). L’eau pluviale est collectée des toits et est stockée dans des bassins. Au 1er siècle, Aléria est agricole et militaire. Puis elle est détruite durant la première moitié du Ve siècle après J.-C.

Les premiers chrétiens sculptent au IVe siècle après J.-C. un poisson et une urne sur un bloc du portique sud. Au VIe siècle, Aléria devient siège épiscopal. 

Rhyton (vase à boire) à tête de chien (sep. 2006). Photo Clio20, licence libre Creative Commons.

Le Forum est accessible par un chemin bordé de châtaigniers. C’était le cœur de la ville. Il donnait accès à un temple et au Capitole. Celui-ci, monument religieux et politique, était destiné à la vénération de Jupiter, de Minerve et de Junon. Un escalier monumental en permettait l’accès. Restent des bassins ayant fait partie d’un ensemble thermal.

Le Temple était édifié sur un soubassement fait de galets du Tavignano. Il est flanqué des vestiges d’un ancien édifice chrétien et un peu plus loin par ceux d’une vaste demeure dite « Domus ».

Le Balneum propose les ruines de ses citernes et des salles l’ayant composées. Celles-ci étaient chauffées par des canalisations souterraines.

Dès le XIVe siècle, les matériaux de construction servent de carrière aux Génois qui en recyclent des éléments, surtout calcaires. On en retrouve dans la maçonnerie de quelques maisons environnantes, ainsi que dans l’église Saint-Marcel toute proche. Ce réemploi perdurera jusqu’au XIXe siècle !

En 1839, Prosper Mérimée a décrit les ruines antiques d’Aléria lors de son voyage d’inspection en Corse.

De nos jours, le site d’Aléria fait l’objet de fouilles archéologiques très documentées et constamment renouvelées. De nouveaux éléments historiques et architecturaux y sont mis à jour fréquemment.

La visite du musée, situé au sein du Fort Matra tout proche, est incontournable pour qui veut comprendre les richesses découvertes sur ce site.

La réfection de l’amphithéâtre antique, très dégradé lors de la Deuxième Guerre Mondiale, est en cours. Situé au sud de la ville romaine il date du IVème siècle après J.-C. Il offrira ainsi 150 places. La construction d’un deuxième musée est envisagée afin d’y exposer les vestiges étrusques récemment découverts. En effet, Le site recèle la plus grande collection de France d’objets de cette civilisation.