Préhistoire

L’homme, chasseur-cueilleur et nomade, occupe l’île au paléolithique. Il y cultive la terre au néolithique et érige des monuments mégalithiques.

 

Vers - 600 000 ans

La Corse se sépare du continent !

 

Vers - 60 000 ans

Premiers indices d’une présence humaine.

 

Olmeta-di-Capocorso, Grotta Scritta (mars 2021). Photo WBLERSCH, licence libre Creative Commons.

De - 30 000 à - 12 000 ans / Peu de traces

Les Chercheurs, Historiens et Universitaires travaillent et s’interrogent. Peu de traces laissées par des hommes en Corse à ces époques ont traversé les millénaires. Des glaciers emplissaient les régions montagneuses du centre.

 

Vers - 9500 ans / Montée des eaux !

La Corse et la Sardaigne sont séparées par la montée des eaux. Quand on y pense, ce n’est pas si ancien !

 

Vers - 9000 ans / Premières preuves

Premiers indices avérés de la présence pérenne de l’homme sur l’île au mésolithique. Plusieurs sites fouillés ont dévoilé des sépultures. Les hommes sont arrivés par la mer dans de frêles embarcations. La cueillette, la chasse et la pêche fournissent alors la nourriture. Des abris naturels leur procurent des refuges. Vers - 6200 ans, une baisse de la population semble s’opérer. 

 

Vers - 6500 ans / Premiers habitants

Premiers résidents fixes recensés de l’Île, le squelette de la « Dame de Bonifacio » en témoigne. Son abri funéraire est découvert fortuitement lors de travaux. Les cavités naturelles sont largement utilisées durant la préhistoire en Corse (et ailleurs). En 1972 le squelette de la « Dame de Bonifacio » est retrouvé sur le dos bras de long du corps et pieds joints, dans cet abri par François de Lanfranchi, professeur à l'université de Corte. La dépouille date du néolithique et remonte à 6500 ans avant notre ère.

Une épaisse couche de poudre minérale rouge a été déposée sur la défunte lors de son inhumation. Cette Dame est considérée comme étant la « doyenne » des Corses. Elle mesurait 1,55 mètre et était âgée de 35 ans à sa mort, soit un âge très avancé pour l’époque. L’examen de son squelette a permis de savoir qu’elle était handicapée à sa naissance et qu’elle n’a dû sa survie qu’à l’entraide du groupe humain dont elle faisait partie. Sa structure dentaire l’empêchait de pouvoir s’alimenter seule. Elle souffrait d’une paralysie du membre supérieur gauche et d’une malformation du pied gauche également. Sa vie a dû être plus que difficile car des problèmes de croissance et une fracture non réduite de l’avant-bras gauche ont pu être relevées, sans compter de l’arthrite et une tumeur sur un tibia. C’est certainement l’inflammation d’une molaire cassée qui l’a emportée. Elle repose maintenant dans le Musée d'Archéologie et d'Ethnographie de l'Alta Rocca en Corse du Sud (à Levie) entourée de nombreux objets de cette période de la préhistoire, parfaitement exposés et mis en valeur.

 

Vers - 5700 ans / L’homme s’installe sur toute l’Île

Des vestiges du néolithique[1] sont mis à jour. Premiers signes d’occupation du plateau d’Aléria par l’homme qui vit sur la totalité du territoire de la Corse. Poterie en terre cuite, métallurgie et menhirs apparaissent.

[1] Néolithique : La nourriture des hommes est issue de la domestication des animaux et des prémisses de l’agriculture.

 

Vers - 4000 ans / Dolmens

Érection de dolmens significatifs célébrants les défunts. Travail du cuivre. 

Vers - 2500 ans / Statues-menhirs

80 statues-menhirs, parfois sexuées, soulignent le mégalithisme de l’Île à cette époque. Elles relèvent encore majoritairement de l’énigme.

Édification de l’ensemble monumental de type torréen de San-Gavino-di-Carbini. Des habitats fortifiés « I Casteddi » sont progressivement abandonnés ensuite à la fin de l’âge du bronze[2] à la faveur de plus grands villages. Environ 170 ont été répertoriés en Corse, souvent pris dans la végétation, dont une cinquantaine possédant une tour. Ils sont majoritairement concentrés au sud de l'île sur des points hauts.

Exemple d’ensemble monumental Torréen (Alò Bisujè, 2023). Photo © François Fiette.

[2] Âge du bronze : de -2200 à -800 ans environ avant Jésus Christ.

 

Vers -2000 ans / Peintures rupestres

Olmeta-di-Capocorso, Grotta Scritta (mars 2021). Photo WBLERSCH, licence libre Creative Commons.

À 500 m d’altitude en montagne, près du village d’Olmeta du Cap (Olmeta-di-Capucorsu) se situe la « Grotta Scritta », la Grotte Écrite. Elle abrite des peintures rupestres qui datent de l’Âge de Bronze.

 

Vers - 1700 ans / Liaisons maritimes

La société corse est guerrière et organisée. Les liaisons maritimes sont fréquentes. Premières statues-menhirs armées.

 

Vers - 1400 ans / Domination des Torréens 

L’origine des Torréens[3] reste encore assez floue. Ils supplantent alors la population corse. Érection de statues armées. Leur déclin débute quatre cents ans plus tard.

 

Vers - 1200 ans / Les Ligures

Les Ligures[4], venus de la France du Sud-Est, s’installent au sud de l’île.

Vers - 900 ans / Première ville corse

Fondation vers Aléria d’une première ville corse. Les Celtes[5], en provenance d’Europe centrale, s’installent en Corse.

 

[3] Torréens : Civilisation s’étant développée dans le sud de la Corse. Les constructions torréennes possédaient une « Torra », une tour, près de laquelle s’organisait le reste des lieux de vie de la communauté.

[4] Ligures : Les Ligures formaient un peuple ancien dans les Alpes et en Italie ayant subi les attaques des Celtes et s’étant réfugié sur les côtes de la Méditerranée. La Ligurie est amplement ouverte sur la mer et sur la montagne italienne. Capitale actuelle : Gênes.

[5] Celtes : Peuples antiques d’indo-européens parlant des langues celtiques, originaires d’Asie centrale et installés en Russie du sud 2500 ans avant notre ère.