2B - Murato

 

Murato est un beau village entouré de châtaigneraies. Il vaut d’être visité à pied tant il est plaisant de traverser ses ruelles, longer ses maisons de schiste aux toits de lauzes, ses fours communaux, ses lavoirs et fontaines. Son nom vient du corse « murata » qui veut dire « maçonnerie ». Il ne s’endort pas sur ses lauriers et est un bourg qui a toujours une dynamique positive.

Étonnamment, ce petit village a une portée historique corse mais également nationale et internationale :

Paoli installa à Murato, en surmontant de nombreuses difficultés d’approvisionnement en métal, son premier Hôtel de la Monnaie dans une grande bâtisse nommée « À Zecca ». Il fut ensuite déplacé à Corte alors que les troupes françaises avançaient. Une quarantaine de mules furent nécessaires à ce déménagement sévèrement gardé.

Giuseppe Fieschi voit le jour à Murato, le 13 décembre 1790. À 16 ans, il s'engage dans l'armée napoléonienne et devient sergent. Plus tard, Fieschi revient à Murato où il se retrouve seul et sans ressource. Par un faux en écriture, il s’approprie un héritage. La cour d'assise d'Ajaccio le condamne à 10 ans de réclusion.

Libéré en 1826, il se retrouve à Paris en 1830. Il y fait la connaissance d’anciens révolutionnaires et adhère à certaines de leurs lignes politiques. Lui vient alors l’idée de construire sa « machine infernale » composée de vingt-cinq canons de fusils chargés de dix balles chacun, alignés sur un bâti en bois, et tirant en même temps grâce à une traînée de poudre rapide. Le 28 juillet 1835, le roi Louis-Philippe est la cible de cette machine, Boulevard du Temple à Paris. Il est touché au front sans gravité, mais restent à terre dix-huit morts et quarante-deux blessés. Arrêté et jugé, il est guillotiné le 19 février 1836 avec ses complices.

 

Machine infernale, attentat de Fieschi, Musée d'histoire de France, Archives nationales, Paris.

Photo Parisette (2012), licence libre Creative Commons.

 

Données plus agréables : La famille Leoni de Murato donna au Venezuela un président en 1963, Raul Leoni, élu face à un autre corse, Arturo Pietri, d'Ersa !