XVIe / Bastia – Couvent Saint-Antoine

 

Bastia - Couvent Saint-Antoine (janv. 2024). Photos © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 125 m. 

42.694072, 9.440589 ou 42°41'38.7"N 9°26'26.1"E

Adresse : Boulevard Benoît Danesi, 20200 Bastia. Inscrit/Classé Monument Historique : Non.

 

Le site

Le couvent Saint-Antoine possède son propre parking. Il se situe en haut d’une discrète petite rampe Boulevard Benoît Danesi (pas celle qui monte directement à la porte du couvent, mais celle d’en face). Vous pouvez également utiliser ce parking pour aller ensuite à pied à l’église « Scala Santa » (visite incontournable) citée dans cet ouvrage.

De la terrasse du couvent, un panorama sur la ville et l’archipel des îles toscane s’ouvre à vous.

 

Un peu d’histoire

Le couvent, datant du XVIe siècle, a servi à plusieurs reprises de refuge à ceux qui fuyaient les invasions et les persécutions.

À partir de 1540 et en moins de dix ans, les frères capucins fondent six couvents en Corse : Bastia, Luri, Belgodère, Vescovato, Brando, et Santo Pietro di Tenda. En écho à la pauvreté de Saint-François, le couvent de Bastia n’est à ses débuts qu’un modeste édifice de dix mètres de long sur cinq de large. Les cellules munies de fenêtres ont alors des côtés de deux mètres cinquante de large. Un souterrain permettait de rallier le port, portant éloigné, en cas de danger !

En 1600, le couvent est surélevé et l’église agrandie. En 1650, vingt-six ecclésiastiques y vivent. On compte alors 41 cellules. L’ensemble conventuel, auto-suffisant, sert également d’hôpital et de pharmacie avec des frères infirmiers et un frère spécialiste des plantes médicinales. D’autres sont tisserands et tailleurs, ils fabriquent des draps.

La construction du clocher est chose achevée en 1684 par les frères maçons secondant les artisans spécialisés. Moins connus sont les frères horlogers ! Le couvent abrite également des frères menuisiers et ébénistes. Vittorio Fazio de Bastia exécute le magnifique tabernacle de l’autel de l’église. La population veille alors sur les religieux et les aide matériellement.

 

Plafond de l’église conventuelle.

 

Lors des guerres d’indépendances, l’édifice est renforcé et transformé en bastion. De terribles batailles s’y déroulèrent.

En 1789, les biens du clergé sont confisqués et en 1792 le couvent est fermé. Le jardin est vendu en 1797 et les militaires s’installent en ces lieux. En 1808, c’est au tour d’une manufacture de draps en laine. Sous le généralat de Pascal Paoli, les couvents sont réouverts et six frères réintègrent Saint-Antoine.

Des décrets anti-congrégations sont promulgués dans les années 1870. Les Bastiais se liguent contre l’expulsion des religieux et ont gain de cause face au préfet qui temporise quelques temps. En 1903, elle est effective. L’année 1920 voit le retour des frères.

L’intérieur du couvent est totalement rénové en 1992. Saint-Antoine est fêté par les Bastais le 13 juin.