Gouvernance romaine (environ 7 siècles)

 

Corse et Sardaigne dépendent de Rome. Création de la ville de Mariana. Les Romains intègrent des élites corses aux hautes fonctions de l’empire.

 

Vers - 260 / Les Carthaginois cèdent la place
C'est ensuite au tour des Tunisiens de Carthage d’affectionner la Sicile et la Corse, ce qui est inacceptable pour les Romains qui ne peuvent supporter leur présence à quelques encâblures. Début des trois guerres puniques. Les Corses apparaissent comme les alliés de Carthage. Les Romains envahissent la Corse qu’ils vont occuper sept siècles durant !

 

Vers - 230 / La Corse et la Sardaigne sont rattachées à l’administration romaine
Ces deux iles forment alors la deuxième province romaine. La présence des Romains est attestée par les nombreux vestiges qu’ils ont laissé en Corse tels que villas, amphores et épaves sous-marines. 

 

Vers - 200 / Les Romains s’imposent par la terreur
Ils tuent, déportent ou réduisent en esclavage la moitié de la population de l’Île.

 

En l’an - 100 / Création de Mariana
Caius Marius crée la colonie romaine de Mariana (au sud de Bastia) étendant ainsi le contrôle romain sur la mer et le littoral Est.

 

Après Jésus Christ

 

Le christianisme s’enracine lentement dans l’Île. C’est le temps des invasions massives. Tout le monde tente sa chance, à croire que seuls les Japonais n’y ont pas trouvé d’intérêt ! Les Vandales, Lombards, Pisans et Génois s’emparent de la Corse. Du Xème au XIIIème siècle, elle est déchirée par une féodalité interne turbulente. Au IXe siècle les razzias Sarrasines ravagent les côtes. Puis celles des « Turcs » d’Afrique du Nord, du XVIe au XVIIIe siècles. L’esclavage des Corses devient une industrie. Les Génois étouffent dans l’œuf les tentatives nationalistes.

 

De 41 à 49 / Exil de Sénèque en Corse

Sénèque, philosophe stoïcien, dramaturge et homme d’état romain est exilé en Corse par l’empereur Claude et ensuite acculé au suicide en l’an 65 par Néron. Ses naufrages sentimentaux et politiques en sont la cause première.

 

150 / Description de la Corse par Ptolémée

Le géographe grec détaille la Corse et ses « douze peuples » qui l’occupent.

 

169 / Grande peste en territoires romains

Elle durera une trentaine d’années. L’empire romain se montre désormais affaibli et vulnérable. Cinq années de guerres terribles attendent les Romains dans la région du Danube. De très nombreux soldats étrangers naturalisés sont enrôlés pour remplacer à la hâte les énormes pertes dues à la maladie. Certains historiens considèrent que le début de la chute de l’empire date de cette époque.

 

Vers 200 / Martyre de Sainte-Dévote

Elle est la patronne de la Corse et de Monaco. Originaire de Corse, torturée et tuée par le romain Barbarus chargé de réprimer les chrétiens, son corps est jeté dans la barque d’un marin guidé par une colombe jusqu’à Monaco.

 

294 / Séparation administrative de la Corse et de la Sardaigne

Dioclétien (empereur romain) sépare administrativement la Corse de la Sardaigne. C’est le début de l’éloignement des peuples des deux îles.

 

Au Ve siècle, l’empire romain s’effondre

Il laisse la place aux envahisseurs.

 

Vers 400 / Les rites chrétiens se répandent

Les rites chrétiens essaiment sur toute l’Île, mais le christianisme ne s’est pas encore totalement imposé.

 

Vers 440 / Vandales et malaria

Les Vandales[1] détruisent Aléria et Mariana. Ils amènent avec eux la malaria (paludisme) et occupent les côtes de la Corse durant quatre-vingts ans.

 

458 / Martyre de Sainte-Julie

Martyre de Sainte-Julie, certainement exécutée par les Romains ou les Vandales qui se disputent l’Île à cette époque. Elle deviendra la Patronne de la Corse. Une plaque apposée sur la fontaine du lieu de son martyre à Nonza précise que les Romains sont ses bourreaux, et non les Vandales… Soit. Cette version est reconnue par les offices du diocèse d'Ajaccio. Une autre version, corse, de cette atrocité la situe en l’an 303 durant l’occupation romaine.

 

476 / Fin de l’empire romain d’occident

Faisant suite à l'abdication de l’empereur Romulus Augustule. Ainsi débute le Moyen Âge en Europe.

 

522 / La Corse est byzantine durant les VIe et VIIe siècles

Corse et Sardaigne font partie de l’empire de Byzance.

 

534 / Les Vandales quittent définitivement la Corse

Après une difficile domination de soixante-dix-sept ans largement contestée par les Romains, ils sont remplacés par les Byzantins[2] tout aussi rapaces.

 

Vers 550 / Byzantins et Ostrogoths[3] se partagent la Corse

Les Ostrogoths du roi Totila (mort en 552 à Pavie) s’emparent de la Corse et de la Sardaigne en 551, qu’ils quittent définitivement en 555. Restent alors les Byzantins. Des constructions paléochrétiennes sont édifiées.

 

725 / Les Lombards[4] envahissent l’île

Ils en délogent les Byzantins. En réalité, les Lombards tiennent la Corse depuis les années 650.

 

VIIIe siècle / Ajaccio décline

La ville d’Ajaccio a connu un vif essor dans l’antiquité. Elle tirerait son nom du latin adjacium (gîte, étape), mais ce n’est pas établi historiquement. La ville décline ensuite au VIIIe siècle, jusqu’à pratiquement disparaitre.

 

[1] Vandales : Peuple germanique établi au sud de la Pologne au premier siècle après J.-C. Le royaume vandale est incorporé à l’empire byzantin en 534 après la défaite de la « Guerre des Vandales ».

[2] Byzantins : L’empire byzantin s’étend du IVème siècle à 1453. C’est l’empire romain d’orient avec Constantinople pour capitale. Héritier d’une forme romaine de l’état, né de la division de l’empire romain au IIIème siècle de notre ère lorsque l’empereur Dioclétien décide que deux empereurs règneront depuis Rome et la Grèce afin de répartir le pouvoir au plus près des possessions.

[3] Ostrogoths : Ancien peuple germanique. L'une des deux factions des Goths (les Wisigoths forment l’autre branche). Chassés par les Huns à l’est, ils se replient vers l’ouest. Ils sont devenus maîtres de l’Italie en 489 avant d’en être définitivement chassés en 555. Ils disparaissent ensuite en tant que peuple.

[4] Lombards : Peuple germanique scandinave ayant traversé l’Europe jusqu’à l’Italie.