Levie - Site archéologique de Cuccuruzzu (avril 2023). Photos © François Fiette.

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 755 m. 

41.717216, 9.128584 ou 41°43'02.0"N 9°07'42.9"E

Adresse : Maison d'accueil des sites, 20170 Levie. Inscrits/Classés Monuments Historique :  Oui.

 

Les sites

Sites aménagés payants régis par la Collectivité de Corse (très accessibles financièrement) avec maison d’accueil. Un grand parking gratuit leur est dédié.

Beaux panoramas. Un chemin facile d’environ trois kilomètres serpente à travers bois. Prévoir des chaussures de marche car certains endroits rocheux sont un peu glissants. Ici, il est possible de voyager dans le temps tout en prenant un grand bol d’air durant la visite qui s’effectue en deux heures environ, uniquement à pied. Balade à l’ombre de châtaigniers (dont l’un aurait plus de 800 ans) et de chênes. Des panneaux supportant des numéros, explicités dans le fascicule remis lors de l’achat des billets, sont disposés tout au long du trajet. D’autres en fin de parcours retracent agréablement une partie de l’histoire de la Corse.

Au fil de cette visite, l’âge de Bronze est en premier abordé avec la forteresse préhistorique de Cuccuruzzu puis, quelques centaines de mètres plus loin, les ruines médiévales de Capula qui dominent légèrement leur environnement. En supplément du fascicule, un audio-guide peut vous être fourni à l’entrée du site. Il est intéressant de combiner cette visite avec celle du musée de l’Alta Rocca situé à Levie, Quartier Prato – Avenue Lieutenant de Peretti, à quelques kilomètres. Les éléments importants découverts à Cuccuruzzu et Capula y sont conservés.

 

Leurs histoires

L’homme vit sur le plateau de Levie depuis le mésolithique, soit le IXème millénaire avant J.-C.

Quelques minutes de marche sont nécessaires avant d’atteindre en premier Cuccuruzzu. Des abris préhistoriques remarquables sont repérables sur le chemin bordé de murs en pierres sèches, en particulier une roche ronde opportunément creusée par l’érosion.

Le site de Cuccuruzzu (mont arrondi en langue prélatine) date du deuxième millénaire avant J.-C. C’est un site préhistorique d’une communauté d’agriculteurs et d’éleveurs ayant bâti une forteresse de l’Âge du Bronze, découverte en 1959 par l’archéologue Roger Grosjean. Les travaux furent poursuivis ensuite par François de Lanfranchi puis par Kewin Peche-Quilichini. La place forte date de mille cinq cents ans avant J.-C. et fut abandonnée trois cents ans avant J.-C. L’habitat humain s’est ensuite dispersé aux alentours du site et la base de la tour servit de sépulture à la population environnante quelques siècles plus tard. Les murs, qui atteignent à certains endroits cinq mètres de haut, sont faits de gros blocs de granite. L’entrée, aménagée dans une ample roche éclatée, donne accès à des loges ayant servi à la confection de poteries et d’éléments tissés, le tout sur environ quatre-cent cinquante mètres carrés. Les murs mégalithiques entourent l’ensemble. La base de la « Torra » (Tour) de huit mètres de diamètre émerge des roches et blocs de pierres imbriquées sur une hauteur de plus de quatre mètres. Son type d’architecture rappelle les « Nuraghi » sardes. La vue offerte ici est particulièrement belle, donnant en partie sur les aiguilles de Bavella.

On trouve ensuite le site de Capula après vingt de minutes de marche sur un chemin aménagé parmi des pins, des chênes et des châtaigniers. Il s’agit d’une autre forteresse habitée du Néolithique jusqu'au Moyen Âge, comme en attestent les fouilles archéologiques. Le château-fort de Capula et son mur d’enceinte datent du Xe ou XIe siècle. C’était le siège des seigneurs Biancolacci qui étendaient alors leur domination sur l’ensemble de la Corse du Sud. Capula recèle ainsi des vestiges préhistoriques et médiévaux. Le mur d’enceinte du château est encore parfaitement visible.

Au pied de l’ancienne rampe d’accès au château est présente une petite statue menhir plate dont on peut encore difficilement discerner une arme blanche gravée en relief. Elle a été redressée, restaurée et réimplantée près de son lieu de découverte.

Le parcours prend fin aux pieds de la chapelle San Larenzu, édifiée en 1916, qui fait l’objet d’un pèlerinage chaque année, le neuf août. Elle jouxte les ruines avancées d’une ancienne église médiévale dont il ne reste en réalité que le pavement.

Les sites de Cuccuruzzu et Capula appartiennent à la Collectivité de Corse et sont classés Monuments Historiques depuis 1982 et 1990. Cuccuruzzu a été restauré en 2016 afin de le mettre en valeur et en conformité avec les nouvelles normes de sécurité. Les objets qui y ont été découverts sont en majorité exposés à Levie, dans le musée de l’Alta Rocca. Sa visite est complémentaire et permet de mieux appréhender les lieux et les trésors archéologiques révélés (Contact : Quartier Prato, 20170 LEVIE. Accueil : 04.95.78.00.73 ou levie.musee@isula.corsica ; GPS : 41.703843, 9.125050 ou 41°42'13.8"N 9°07'30.2"E).