2A - Porto-Vecchio

 

Des vestiges datés du deuxième millénaire avant J.-C. permettent d’affirmer que le village est occupé depuis fort longtemps. Mais les Grecs puis les Romains ne font qu’y mouiller leurs navires dans l’Antiquité. La malaria et les persécutions des Bonifaciens poussent les habitant, au Moyen Âge, à fuir les lieux.

Gênes choisi cet endroit stratégique en 1539 pour y fonder un port fortifié intégré aux défenses de l’Île. L’Office de Saint-Georges est chargé d’en assurer l’aménagement et édifie la citadelle sur les hauteurs. Les premiers résidents génois meurent rapidement de maladies. Gênes ne se résout pas à l’accepter et oblige des Corses à prendre la place des Génois en les assignant à résidence. Résultat : Les Corses meurent de paludismes et doivent en plus subir les raids des pirates et corsaires d’Afrique du Nord !

En 1564, Sampiero Corso, poursuivant « sa » guerre contre les Génois (il n’est alors plus soutenu officiellement par la France) s’empare de Porto-Vecchio après avoir échoué à Ajaccio. Il tente une alliance avec les Barbaresques, mais les Génois en appellent à la couronne espagnole qui dépêche une flotte commandée par le génois Stephano Doria. À la suite du siège qui intervient, la ville capitule. 

La cité végète ensuite, vivant de l’exploitation du bois, de la transhumance et des marais salants vitaux car fournissant le sel servant à conserver la nourriture. Le sel était auparavant vendu aux résidents par les Génois à un prix exorbitant, et celui qui en faisait le trafic était puni de mort ! Dans les années 1950 jusqu’à la cessation d’activité en l’an deux mille, 2 000 tonnes de sel étaient récoltées par an. Une mésentente au sein de la famille de Rocca Serra, propriétaire des lieux, sonna le glas de l’exploitation des marais salants. Il est envisagé de la reprendre dans les années à venir, après d’importants travaux en association avec la mairie, et de faire du site un musée et un lieu de villégiature.

Du XIXème siècle à la moitié du XXème, Porto-Vecchio est un centre important d’exploitation du liège, aidé en cela par des Catalans. Située dans la marine de la ville, l’ancienne usine dédiée à son exploitation est de nos jours un centre théâtral et un lieu culturel.

Au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, Allemands et moustiques ayant été vaincus, Porto-Vecchio prend son essor grâce avant tout au tourisme de luxe.

Le golfe de Porto-Vecchio est une merveille et ses plages sont enchanteresses (Palombaggia ou Santa Giulia, par exemple). Forets d’eucalyptus et pinèdes les protègent. Baladez-vous sur ses routes et surtout arrêtez-vous pour profiter des roches rouges et de la mer turquoise. La baignade en rivière vous tente ? À douze kilomètres de Porto-Vecchio par la T10, à Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, vous pouvez vous rafraichir le long de la rivière Cavu dans des piscines naturelles avec vue sur les aiguilles de Bavella.

Porto-Vecchio est maintenant une des villes les plus importantes de la côte Est de la Corse. Les forêts de chênes-lièges assuraient sa survie auparavant, de nos jours son golf, ses plages et le tourisme font sa fortune.