XVIe / Albertacce – Pont’Altu
Albertacce – Pont’Altu (juil. 2022). Photo © François Fiette.
Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 835 m.
42.319624, 8.976219 ou 42°19'10.7"N 8°58'34.4"E
Adresse : D84, 20224 Albertacce. Inscrit/Classé Monument Historique : Non.
Le site
C’est un site de baignades familiales par excellence, à l’ombre des arbres, dans le torrent d’eaux pures du Golo.
Possibilité de ranger voitures et motos juste à côté, sur des parkings carrossables en terre battue. Il faut prévoir des cales en pierre (qui ne manquent pas sur place), à positionner sous les béquilles des motos. Vous vous apercevrez que les cochons des environs adorent les deux-roues !
Vous pourrez vous ravitailler et vous restaurer non loin à Albertacce et à Calacuccia (présence d’une station d’essence et de recharge).
Un peu d’histoire
Pont’Altu est un pont génois sur le Golo, en aval du pont routier moderne de la D84. Son siècle d’édification n’est pas connu avec certitude mais il se situe aux environs du XVIe siècle.
Avec si peu d’éléments, pourquoi apparaît-il dans cet ouvrage ? Simplement pour que vous puissiez, près d’un pont historique situé dans un cadre enchanteur le long de la route D84, profiter d’un grand moment de détente en écoutant le bruit de l’eau courante et les cris de joie des enfants. Ça n’a pas de prix, et n’a besoin d’aucune justification !
Les ponts génois sont souvent évoqués dans cet ouvrage, mais de quoi s’agit-il ?
Ils furent construits en nombre, en Corse, du XIIIe au XVIIIe siècles. Leur intérêt économique fut immense en permettant le transport des marchandises et le désenclavement d’une grande partie des territoires montagnards.
Leur architecture élégante présente une arche principale, souvent unique, et un tablier étroit uniquement prévu pour le croisement de deux mulets équipés afin d’éviter une surcharge maçonnée. Ils étaient construits en granite, au niveau du lit le plus étroit de la rivière, et prenaient assise sur des roches afin d’éviter l’édification de piliers. Les galets du tablier provenaient des rivières enjambées. Ils présentent un « dos d’âne » caractéristique.
Les ponts génois sont élargis à partir de 1778 afin de laisser passer des charrettes. Pour ce faire, les parapets sont reconstruits en encorbellement, c’est-à-dire que des arcatures d’élargissement reposent alors sur des consoles en marbre très solide (voir la photo ci-contre). Ainsi le fonctionnel s’allie à l’harmonie architecturale.
Ces ouvrages d’art ont traversé les âges et semblent inébranlables, malgré le fait qu’ils ne bénéficient que de peu d’entretien. Ils sont intégrés aux chemins ancestraux, autoroutes de jadis. Nombre d’entre eux ont été financés par les villageois eux-mêmes et édifiés à leur demande. L’administration génoise était directement sollicitée pour qu’elle organise la construction de ces ponts car en hiver, les hautes eaux empêchaient les échanges vitaux entre communautés.
Assises du parapet en encorbellement, avec de solides consoles en marbre et arcatures en tuf.
Pont de Ponte-Novo, Castello-di-Rostino (juin 2022). Photo © François Fiette.