2B - Bastia

 

Incroyable : Bastia n’est « que » la Marine de Cardo, ville médiévale érigée sur les hauteurs immédiatement environnantes ! Seules quelques maisons de pêcheurs occupent faiblement l’espace du port de Cardo au XIème siècle, c’est-à-dire le Vieux-Port de Bastia actuel. Elles sont alors très vulnérables aux razzias des Barbaresques.

Grâce au commerce avec les Pisans à la fin du XIIe siècle, le petit port de Cardo devient réellement actif. À la fin du XIVème siècle, la République de Gênes qui gère la Corse à cette époque fortifie l’éminence rocheuse adjacente en construisant des murs et un donjon, la bastille, qui donnera plus tard son nom à la ville, Bastia. Elle ébauche ainsi ce qui deviendra de nos jours la deuxième ville de Corse.

Vers 1480, un groupe de maisons est construit près de la tour dans l’enceinte des premières fortifications de la ville. C’est la « terra Nova », en opposition à la « Terra Vechja », la Vieille-Terre des premières implantations.

Dans les années 1490, le Gouverneur génois demeure et exerce ses prérogatives à l’intérieur de cette ville nouvelle qui devient ainsi la capitale de l’Île. Gênes domine Bastia sans partage, malgré les deux tiers de ses habitants composés de Corses et le tiers restant de Génois, ce qui est une exception car les autres grands bourgs sont en ces temps principalement ligures (Calvi et Bonifacio par exemple). L’administration génoise accepte par la suite que des Corses accèdent aux plus hautes responsabilités locales. Les Bastiais commencent dès lors à affirmer une identité qui leur est propre. Ils ne se définissent pas ou plus comme Génois.

En 1553, la ville subit de plein fouet la « Guerre des Français » et est assaillie. Elle redevient génoise à la fin de la même année.

Bastia, Place du Marché – Aquarelle © de Jean-Marc Durastanti.

Après la guerre Franco-Turque (1553-1559) et celle de Sampiero Corso (1564-1569), Bastia connait un essor économique et démographique. Quatre mille âmes peuplent alors la ville qui prospère en partie sur les taxes et les impôts commerciaux prélevés sur les produits d’exportation. C’est également cette période qui voit Bastia s’équiper d’une quarantaine de tanneries, son industrialisation étant naissante.

Durant les XVIe et XVIIe siècles, la défense de la Citadelle est renforcée par l’adjonction de nouveaux bastions. De nombreuses églises et chapelles sont érigées. Aucune autre ville de Corse n’abrite autant d’édifices religieux. Plus de vingt églises et dix couvents rythment alors la vie des habitants, faisant de Bastia sa capitale religieuse. Au XVIIème siècle, Bastia compte plus d’églises que Rome !

En 1768, la Corse rejoint le Royaume de France de Louis XV et est alors gouvernée par le comte de Marbeuf qui fait construire sur sa cassette personnelle un théâtre, en bois, sur la Place du Marché. C’est le premier théâtre de l’île, assidument fréquenté par les bastiais. Déjà capitale des pouvoirs administratifs et religieux, Bastia devient également la capitale culturelle.

Mais Napoléon 1er ne l’entend pas ainsi. Il fait transférer l’Administration à Ajaccio, sa ville natale.

Bastia poursuit son développement et, de la Restauration au Second Empire, l’économie et l’urbanisation croissent de concert. Si Ajaccio vit dans le culte d’une gloire passée, Bastia « a les pieds sur terre et les mains au travail ». Port principal de la Corse, la ville s’étend vers le nord. Les cultures de la Plaine Orientale, situées juste au sud de la ville, trouvent ici un débouché vers le Continent. Le Boulevard Paoli, la rue César Campinchi et la Place Saint-Nicolas sont aménagés, bordés de grands et beaux immeubles agrémentés de gracieux et délicats éléments architecturaux néo-classiques. Ces résidences et un nouveau théâtre transcendent Bastia qui devient une ville de décors, de toits de lauze et d’escaliers ornés de peintures en trompe-l’œil à l’influence italienne.

Le XIXème siècle est celui des efforts et travaux colossaux qui ont transformé Bastia et la Corse en général. Il est également celui de l’industrialisation. En témoigne, par exemple, l’installation d’une importante fonderie dans le secteur de Toga où le minerai de fer de l’île d’Elbe est traité.

Puis vinrent ultérieurement plusieurs autres types d’entreprises : Les automobiles Peugeot et Citroën, les vins et liqueurs Mattei, une fabrique de tabac « JOB Bastos » et même en 1876 une société par action, la « Confiserie de Cédrat de la Corse ».

L’ère industrielle n’a pas fait florès en Corse, même à Bastia qui était et reste sa capitale économique. Pourtant, elle n’a pas manqué d’ouvriers ni d’entrepreneurs courageux. Un contexte douanier fréquemment défavorable pour l’Île peut en partie l’expliquer, ainsi que la concurrence, les importations, les grandes dépressions et les émigrations massives des Corses qui en découlèrent. On trouvait sur place des banques corses qui investissaient largement dans ces aventures industrielles, telles les banques Fantauzzi ou Gregorj. Une refonte de la législation douanière recadrant les limites commerciales et l’électrification de l’Île (maillage territorial achevé en 1933) arriveront trop tard pour relancer l’industrie. Son économie restera fragile. Le secteur du tourisme prendra un fort relai saisonnier qui, lui, perdurera.

Fonderie de Toga, vers 1850. Document Domaine Public.

Le XXème siècle ne change pas en profondeur la structure et les acquis de Bastia, mais une conurbation d’environ 60.000 habitants est créée avec les villes et villages l’entourant. La cité représente à elle seule 45.000 âmes. Elle n’est plus le pôle administratif de la Corse, mais elle reste le premier port de l’île.

Cardo, l’ancien village du début, est devenu un quartier de Bastia par Ordonnance du roi Louis Philippe datée du 13 avril 1844, après que Bastia ait demandé le rattachement de Cardo. Au fil des siècles Cardo a été absorbé par Bastia mais reste un élément singulier. En effet, un adjoint « spécial » représente Cardo au sein de la municipalité de Bastia. Il a de réelles fonctions consultatives et décisionnaires. Bastia n’a pas oublié Cardo. Profitez de votre passage pour vous rafraîchir à la fontaine de la place ce village-quartier. Au XIXème siècle, l’eau de Cardo était vendue par des marchands ambulants aux habitants de Bastia. Elle était transportée à dos d’ânes.

La ville a vu passer de nombreux écrivains et artistes qui l’ont aimée et décrite avec talent. Honoré de Balzac lui-même la dépeinte en « cité de la Renaissance italienne ». Pour la petite histoire (celle que tout le monde adore), il visitait alors la Corse avant de rejoindre la Sardaigne où il avait acheté une mine d’argent susceptible de régler ses innombrables problèmes financiers. Mine qui s’est révélée être… d’antimoine sans réelle valeur, mais aussi une belle arnaque dont Balzac fut la furieuse victime !

 

Le stationnement à Bastia

 

Comme dans toute grande ville moderne, le stationnement des véhicules est difficile ! Ici, les parkings payants ou libres distribuent des sites historiques différents et parfois assez éloignés les uns des autres. Il est donc préférable de spécifier les emplacements qu’ils desservent car, contrairement à d’autres grandes villes de Corse, passer d’un monument à l’autre peut vous forcer à marcher assez longtemps en empruntant côtes et descentes !

Evitez le parking gratuit « Saint-François », rue Saint-François, car les véhicules y sont fréquemment vandalisés la nuit. Idem pour le parking gratuit de « Toga », chemin du Furcone. La mairie tente de remédier à ce problème.

La Citadelle, le musée d’Art et d’Histoire et son jardin suspendu :

  • Là, pas d’étonnement, le plus confortable et le plus rapide sera d’utiliser les services du parking payant en sous-sol de la Place Vincetti la jouxtant. Parking dit « de la Citadelle ». Vaste stationnement réparti sur plusieurs niveaux avec vue sur mer pour chacun d’eux !
  • S’il est plein, ce qui est rare même en période estivale, vous pourrez vous diriger vers un parking municipal en surface assez peu connu et préservé, le parking « À Gronda » rue César Vezzani, situé à trois cents mètres. GPS : 42.690943, 9.447798 ou 42°41'27.4"N 9°26'52.1"E. (hauteur maxi. 2,10 m).

Le Vieux-Port, l’église Saint-Jean-Baptiste, la rampe Saint-Charles et les jardins Romieu, l'immeuble Santelli :

  • Le parking payant de la Place du Marché est tout indiqué. Les voies d’accès et de sortie en sous-sol sont assez étroites, mais ce parking moderne est tout proche.

Le parking privé dit « de la Citadelle » Place Vincetti peut également servir si celui de la Place du Marché est plein (c’est assez souvent le cas). Vous ne serez pas loin du Vieux-Port, de l’église et des jardins. La rue du Colle est descendante jusqu’au port. Il faudra bien entendu la remonter en revenant, mais vous serez dans de bonnes dispositions après votre visite...

  • Étonnamment, le parking « Gaudin » situé en haut du Boulevard Paoli permet de rejoindre le Vieux-Port, l’église et la rampe Saint-Charles facilement grâce à sa sortie donnant sur la rue Vattelapesca puis immédiatement sur le port ensuite. Les visiteurs n’ont pas encore ce réflexe, profitez-en.

Oratoire Saint-Roch, église de l’Immaculée Conception :

  • Parking payant de la Place du Marché.
  • Places municipales payantes autour de la Place Saint-Nicolas.
  • Parking privé de la Place Saint-Nicolas, en sous-sol et en surface, le long de la Territoriale 11. Le sous-sol est accessible à la fin du parking en surface.

Maisons Cardi-Sansonetti et Castagnola :

  • Le parking payant de la Place du Marché est proche.
  • Le parking payant « Gaudin », Boulevard Paoli, permet de rejoindre judicieusement ces sites en empruntant sa sortie « Vieux-Port » vers la rue Vattelapesca.

Église Saint-Charles Borromée et maison Caraffa :

  • Le parking payant « Gaudin », Boulevard Paoli, donne directement dessus par sa sortie « Vieux-Port ».

Palais de Justice :

  • Parking « Gaudin », vaste et moderne, situé en haut du Boulevard Paoli, voisin immédiat du Palais. Nombreuses bornes de recharges. Parking motos gratuit en surface.

Boutique Mattei :

  • Stationnements payants entourant la Place Saint-Nicolas. Nombreux mais continuellement occupés l’été. La Police Municipale veille.
  • Le parking privé situé sous la Place Saint-Nicolas et en surface le long de la Territoriale 11.
  • Les parkings payants de la Gare, privés ou communaux, en surface ou en sous-sols, face à la Préfecture.
  • Le parking payant de la Place du Marché, en sous-sol, n’est pas trop éloigné et le trajet à pied se fera à plat (10 mn).

Place Saint-Nicolas et sa statue de Napoléon Bonaparte, l’immeuble Orenga-Roncajolo  :

  • Stationnements entourant la Place Saint-Nicolas. Nombreux mais souvent occupés.
  • Le parking privé situé sous la Place Saint-Nicolas et en surface le long de la Territoriale 11.
  • Le parking en sous-sol du « Géant-Casino » de Toga. Gratuit et à l’ombre. Parking important pour les Bastiais car, comme vous, ils ne l’utilisent pas que pour faire leurs courses. Voies d’accès assez étroites et en courbes. Attention aux horaires d’ouverture et de fermeture.
  • L’immense parking gratuit du port de plaisance de Toga est proche. À utiliser avantageusement si quelques minutes à pied supplémentaires ne vous rebutent pas.
  • Le parking municipal de Toga, Chemin du Furcone, à côté du « Géant-Casino » (hauteur limitée). Grand mais souvent plein. Ne pas y laisser son véhicule la nuit.

Église paroissiale Notre-Dame-Des-Victoires :

  • Deux parkings de moyennes importances sont situés en face de l’église, rue Santa Madalena. Elle est un peu excentrée, ce qui permet de trouver plus facilement qu’ailleurs en ville des places de stationnement dans les rues adjacentes, parfois avec un peu de difficulté.
  • Parking du « Monoprix », Avenue de la Libération, situé à 250 mètres.

Les deux-roues trouveront à stationner partout en ville. Beaucoup de places leurs sont intelligemment réservées. (424 réparties sur 15 parcs dédiés). Et elles sont encore gratuites…